Îlot de fraîcheur ou îlot de chaleur urbain ?

En bref
Pourquoi s’obstiner à ignorer les avertissements ?
L’évolution des conditions climatiques, et en particulier des températures, est clairement établie. Le scénario est écrit si nous continuons à l’oublier. (cf. rapport GIEC Normand ci-dessous)
Il est pire dans les villes avec la création d’ilôts de chaleur urbain, par le fait de nos politiques d’urbanisme : les écarts de températures entre centres urbains et campagne environnante peuvent dépasser de 4°C en moyenne, et aller jusqu’à +12°C.
3 mécanismes sont en jeu :
- la minéralité,
- la suppression de la végétation,
- la circulation automobile
=> Le projet « République » coche malheureusement toutes les cases !
Les conséquences de l’ilôt de chaleur urbain sont d’abord sanitaires et touchent en premier lieu les personnes âgées (cf. canicules de 2003 et 2006). L’InVS (Institut de Veille Sanitaire) a parfaitement montré « que l’effet d’ilôt de chaleur urbain a joué un rôle important dans la surmortalité observée pendant les vagues de chaleur » (cf. publication ADEME, page 10).
L’autre effet est celui de diminuer l’attractivité des centres urbains, ce qui semble paradoxal quand on considère l’ambition initiale du projet « République » … c’est par la qualité de vie, plus que par la présence de centres commerciaux, que la ville de Caen sera désirée ! (cf. rapport IAU, pp. 7 et 13)
En détail : 5 pièces à CAENviction
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1
Chronique des enregistrements des températures moyennes à Caen de 1950 à 2021
Sources :
Rapport du GIEC Normand à Caen Métropole (Olivier Cantat) – Aperçu sur le changement climatique et ses impacts en Normandie – 25 juin 2021
Références :
Présentation des travaux du GIEC Normand aux élus de Caen Métropole par Mr. Olivier CANTAT, géographe climatologue, expert auprès du GIEC Normand, le 25 juin 2021
Mécanique du document :
Série continue des données recueillies par Météo France. Ces résultats démontrent une augmentation des moyennes de températures annuelles à Caen depuis 1951.
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2
Evolution des températures de l’air – moyennes annuelles en Normandie
Sources :
Présentation des travaux du GIEC Normand aux élus de Caen Métropole par Mr. Olivier CANTAT, géographe climatologue, expert auprès du GIEC Normand, le 25 juin 2021
Mécanique du document :
Ce document démontre que d’ici la fin du siècle, l’augmentation de température touchera l’ensemble de la région Normandie, de + 1.2 à +4.1 degrés selon les scénarios « optimistes » et pessimistes.
scénarios RCP*2.6et 8.5 à l’horizon 2100 (expérience Météo France CNRM 2014 : Modèle Aladin). Période de référence (1976 – 2005) . Données DRIAS ** (traitement et réalisation d”.O. Cantat)
* : Un scénario RCP (Représentative Concentration Pathway) est établi par les experts du GIEC. Il permet de modéliser le climat futur ( 2100). Le scénario RCP 2.6 représente l’hypothèse la moins défavorable et le scénario 8.5 la plus défavorable.** : le projet DRIAS, engagé par le Centre National de Recherches Météorologiques vise à mettre à disposition les scénarios climatiques régionalisés.
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3
Rapport d’étude bibliographique complété par l’analyse d’expériences d’urbanisme française et étrangères
Références :
Les ilots de chaleur urbain (ICU) : l’adaptation de la ville aux chaleurs urbaines. Rapport de l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme (Novembre 2010)
Mécanique du document :
Ce rapport a pour but, après quelques définitions et rappels quant à l’évolution de la recherche, d’envisager les possibilités d’adaptation et d’atténuation de l’effet d’îlot de chaleur urbain en matière d’urbanisme à travers l’analyse de mesures déjà mises en place ou à venir, ainsi que de donner quelques orientations et préconisations à destination des décideurs.
Les extraits pertinents :
Les facteurs : « la minéralité des villes est donc un élément fondamental dans la formation des îlots de chaleur. A l’inverse, l’eau et la végétation constituent des facteurs de rafraîchissement » p.8 « La principale source de chaleur en ville provient de la circulation automobile qui, en plus d’émettre du CO2 participant au réchauffement global, dégage de la chaleur qui contribue au réchauffement local. Les politiques de réduction de la circulation automobile en ville ont donc un double intérêt : diminuer les émissions de CO2 et participer à la réduction des ICU. » p.25 La densification urbaine, facteur de développement durable, ne se peut que si elle ne s’oppose pas à la ventilation naturelle et aux espaces naturels. p.18
L’ICU : un risque de surmortalité avéré : « Ces deux éléments vont faire passer l’ICU du domaine de la nuisance au domaine du risque. L’ICU n’est plus une simple gêne pour les citadins, ce n’est plus une question d’inconfort lors des fortes chaleurs estivales sans réelles conséquences. A présent, il s’agit d’un risque, c’est-à-dire la combinaison entre un aléa (ici la canicule), sa probabilité d’occurrence, et un enjeu, dans ce cas de santé publique, pour les populations vivant en ville. » p.12
« … jusqu’à 24 °C, l’augmentation de température est plutôt bénéfique (les gens passent plus de temps dehors, font plus d’activités physiques, se déplacent plus volontairement à vélo…), mais, ce seuil franchi, les conséquences sont largement négatives. Ce chapitre aborde également les effets indirects du changement climatique sur la santé, à savoir, en matière d’augmentation des températures, une détérioration des conditions de travail et de vie, de l’éducation etc. ce qui ne fait qu’augmenter les inégalités face à la santé puisque ce sont en général les personnes qui sont déjà les plus fragiles, physiquement, socialement ou économiquement, qui risquent le plus d’être touchées. » p. 68
Les points d’explication : les ilôts de chaleur urbains sont encore trop méconnus en France. C’est pourquoi les documents d’urbanisme sont incomplets pour permettre efficacement leur prévention.
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4
Guide de recommandations pour lutter contre l’effet de l’ilot de chaleur urbain à destination des collectivités territoriales – ADEME – 2012
Sources :
Ademe – 2012 document rédigé sous la responsabilité de l’ADEME*, destiné aux responsables des collectivités locales et précisant les principales causes des ilôts de chaleur urbains et les moyens de les prévenir
Références :
Guide de recommandation pour lutter contre l’effet de l’ilôt de chaleur urbain à destination des collectivités territoriales – ADEME (2012)
Mécanique du document :
analyse critique des données scientifiques et d’expériences de terrain. Document rédigé sous la responsabilité de l’ADEME*, destiné aux responsables des collectivités locales et précisant les principales causes des ilôts de chaleur urbains et les moyens de les prévenir
Les extraits pertinents :
« Définition : L’expression « îlots de chaleur urbains » désigne la différence de température observée entre les milieux urbains et les zones rurales environnantes. En effet, des observations ont démontré que les températures des centres urbains sont en moyenne supérieur de 4°C et peuvent atteindre jusqu’à 12 °C de plus que les régions limitrophes » p. 5
« Ces causes sont principalement le transfert particulier de la chaleur en ville, le modèle d’urbanisation, le comportement des matériaux, la perte progressive de la végétation et de la présence de l’eau, et les sources anthropiques de chaleur. » p. 6
« Cette perte de végétation implique une perte de fraîcheur en milieu urbain. En effet, la végétation joue un rôle essentiel de protection contre la chaleur grâce au phénomène d’évapotranspiration et d’ombrage des sols et des bâtiments. Au cours du processus naturel d’évapotranspiration de la vapeur d’eau, l’air ambiant se refroidit en cédant une partie de sa chaleur pour permettre l’évaporation. » p. 8
Les points d’explication : les causes des ICU sont multiples, mais dans leur grande majorité liées à l’activité humaine. Leur prévention est donc possible, liée aux interventions sur la nature (végétaux), la gestion de l’eau, les politiques urbaines et de déplacement ainsi que sur les techniques de construction.
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5
Rapport du Haut Conseil pour le Climat – juin 2021
Sources :
Evaluation de la politique et des mesures publiques, menée par le HCC, instance consultative indépendante placée auprès du Premier Ministre
Références :
Rapport du Haut conseil pour le Climat – 2021 – juin 2021
Mécanique du document :
Analyse critique des documents officiels et scientifiques (329 références) produits au cours de l’année 2020 – 2021, relatifs aux politiques
Les points d’explication :
Ce rapport présente notamment la distinction entre les stratégies d’adaptation et d’atténuation face aux changements climatiques, menées dans les principaux domaines de l’activité nationales (industrie, transports, logement, …)
Les extraits pertinents :
Conséquences sanitaires (OMS)
« Le réchauffement climatique aura des conséquences sur les populations, par ses impacts sanitaires majeurs. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) l’identifie « comme le plus grand risque, et la plus grande opportunité pour la santé publique du 21ème siècle » p.120
Une attente importante des français : « La nécessité de l’adaptation est largement admise dans la population métropolitaine, ultramarine et les décideurs politiques et économiques français. À la question « Pensez-vous que votre territoire sera obligé de prendre des mesures importantes dans les décennies à venir pour s’adapter aux nouvelles conditions climatiques », les Françaises et les Français répondent à plus de 80 % « oui, certainement » ou « oui, probablement ». p. 170
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