Le projet a‑t-il un intérêt économique et commercial ?

En bref
Cette question est centrale car la principale motivation de ce projet est d’attirer des clients et des touristes dans le centre ville … Là encore, faut-il rappeler les échecs cuisants de nombreux maires, sourds aux alertes : les difficultés du Ruban bleu à Saint Nazaire, la faillite du centre del Mon à Perpignan, etc …
L’efficacité de nouveaux et dynamiques espaces de vente doit impérativement respecter quelques critères essentiels largement éprouvés.
L’actuel projet « République » se trouverait malheureusement enclavé entre les façades inanimées de la poste Gambetta, de la Préfecture, du Conseil Départemental, des quelques immeubles de la rue Jean Eudes, et des vitrines peu drainantes de la place de la République (4 banques, des agences immobilières, les pompes funèbres, 2 notaires etc. ! !)
L’étude du cabinet Bérénice – sur laquelle se fonde curieusement le promoteur de ce projet – confirme cet avis : « la place de la République ne fait pas partie intégrante du circuit marchand. (…) elle n’est absolument pas identifiée comme une destination marchande. »
Mais les meilleurs experts de l’intérêt commercial de ce projet ne sont-ils pas les commerçants du centre-ville, eux-mêmes ? Comment écarter d’un revers de main l’opposition claire et massive qu’ils ont exprimée il y a 3 ans, en demandant l’abandon d’un projet qui « fait courir un risque important à notre avenir commercial ? »
En détail : 3 pièces à CAENviction
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1
Les objectifs des promoteurs du projet (Ouest France 30–31 janvier 2016)
Sources :
Interview du maire de Caen relative au projet pour le centre-ville
Références :
Journal Ouest France 30–31 janvier 2016, en accès libre : https://www.ouest-france.fr/normandie/caen-14000/joel-bruneau-devoile-son-projet-pour-le-centre-ville-4007207
Mécanique du document :
18 mois après son élection de 2014, Joël Bruneau présente son diagnostic relatif à l’attractivité du centre-ville et aux solutions pour redynamiser son commerce.
A partir des résultats de l’étude menée par le cabinet Bérénice, il est annoncé 2 choses : un appel à projet destiné à accueillir « un centre commercial » à la place du parking et à « vendre le terrain pour investir dans l’embellissement de la place »
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2
Etude Bérénice (2016)
Sources :
CAEN / Etude Centre ville. Diagnostic – Enjeux – Premières pistes de réflexion. Mars 2016
Références :
Rapport d’étude Cabinet Bérénice
Mécanique du document :
A partir d’un diagnostic des besoins des clientèles, la qualité de la réponse de l’hypercentre commercial est analysée. Un diagnostic spécifique à la place de la République et à l’ilôt Bellivet est produit. Les atouts et les contraintes de la place de la République pour redynamiser le centre-ville sont décrits (page 24 du rapport). Bien que la place de la République ne soit « absolument pas identifiée comme une destination marchande », cette étude aboutit à deux propositions relatives à la place de la République : « il faut donc entièrement créer une fonction commerciale à partir de zéro » et à Bellivet. Les auteurs en font « un site à enjeux … qui appelle un projet créatif et complémentaire du centre-ville »
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3
La pétition des commerçants de l’hypercentre (septembre 2017)
Sources :
Pétition lancée par Citoyens à Caen en septembre 2017.
Références :
liste des signatures des pétitionnaires (commerçants de l’hypercentre) adressée au maire de Caen – octobre 2017
Mécanique du document :
105 commerçants de l’hyper centre ont exprimé leur opposition au projet de centre commercial présenté par le maire de Caen en 2016 (10 000 m² de surface commerciale)
L’opposition de ces commerçants (majoritairement indépendants : libraires, coiffeurs, restaurateurs, commerces de vêtements, etc …) repose sur l’opposition des « petits » contre les « gros », l’hostilité contre les « centres commerciaux » et le fait que le projet est très différent de la « halle gourmande » annoncée lors de la campagne électorale, et plutôt approuvée.
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