Le chantier serait il dangereux pour les bâtiments du quartier ?

En bref
Pourquoi s’obstiner à ignorer les avertissements ?
La zone de la place de la République est composée d’un sol marécageux et la nappe phréatique y est à la fois très présente et très peu profonde (cf. étude d’impact ZAC Gardin). Elle est même amenée à être de plus en plus affleurante avec l’élévation du niveau marin (+ 5 mm par an).
Les édifices de ce quartier, très anciens, reposent sur des fondations en pierre (de moins de 2 mètres) qui sont elles-mêmes posées sur des pieux en bois enfoncés dans une épaisse couche de vase gorgée d’eau (10 mètres).
Que se passe-t-il si on y enfonce un gros « cube » comme un parking souterrain de 4 niveaux ? Les pourtours vont « baigner » dans l’eau, les murs vont s’imbiber d’eau et les pieux vont se désagréger au contact de l’air (effet des pompages de l’eau pendant le chantier).
Il y a 25 ans, l’hôtel de Banville, à l’angle de la rue Paul Doumer et de la rue Jean Eudes n’avait déjà pas supporté le chantier du parking du centre Paul Doumer et ses fondations en bois n’avaient pas résisté aux pompages et s’étaient désagrégé au contact de l’air. Au même moment, Jean Michel Pérignon, Architecte des Bâtiments de France, s’alarmait des dommages à craindre sur l’église de la Gloriette liés au parking souterrain de Gardin, situé de l’autre côté du boulevard Bertrand. (cf. étude Fondasol et Decaris et lettre JM. Pérignon).
Il y a un an, nous alertions, sans réponse, sur le risque et demandions une étude hydrogéologique du secteur. Sans réponse.
Faut-il une nouvelle vérification de cette fragilité, sur les immeubles de la rue Jean Eudes, de la rue Saint Laurent, sur l’hôtel de la Préfecture ou encore sur la Gloriette qui, déjà, penche gravement (cf.étude géomètre) ?
En détail : 4 pièces à CAENviction
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1
Courrier Architecte des Bâtiments de France au maire de Caen, relatif au désordres de la Gloriette (Août 1994)
Sources :
lettre
Références :
Courrier du Service Départemental d’Architecture du Calvados (Monsieur Jean Michel Pérignon Architecte des Bâtiments de France) à la Direction Générale des Services Techniques de la Mairie de Caen – Caen, le 23 Août 1994
Mécanique du document :
Cette lettre fait suite à la communication au Service Départemental de l’Architecture de l’étude d’impact de création de la ZAC Gardin.
Cette lettre précise le risque de « désordres » – liés à la réalisation des parkings souterrains de la ZAC Gardin – pour les bâtiments « dans un périmètre indéterminé », dont l’église de la Gloriette, « qui en présente déjà ». Il est préconisé une surveillance des maçonneries de l’église de la Gloriette.
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2
Etude Fondasol : analyse des désordres de l’hôtel de Banville (novembre 1994)
Sources :
Analyse des désordres affectant l’hôtel de Banville et définition des travaux à réaliser
Références :
Hôtel de Banville – Etude de sol et de reprise en sous-œuvre. DRAC de Basse-Normandie – Architecte des Batiments de France – Bruno Decaris Rapport d’étude IC.93/065 du 10 juin 1994
Mécanique du document :
L’étude présente : – La description des désordres observés par le bâtiment – La nature des travaux de confortement à engager
PAC n°2 vignette 4 (document intégral) 1994_hôtel_de_Banville_analyse_desordres
Cette étude rappelle la nature du sous-sol : remblai en pierre (1,9 à 2,8 mètres) puis alluvions (limons vaseux de faible consistance) jusqu’à 10 mètres de profondeur et alluvions compactes ensuite.
Elle précise que les fondations reposent sur des pieux en bois. L’état de putréfaction de ces pieux explique les devers observés et est dû « essentiellement à sa présence dans une zone de de variation de niveau de la nappe phréatique entre les périodes hivernales et estivales ».Consulter le document intégral format pdf -
3
Etude d’impact ZAC Gardin (risque hydrogéologique)
Sources :
document Mairie de Caen – (1992)
Références :
Etude d’impact annexée au rapport de présentation de la ZAC Gardin – Direction Générale des Services Techniques de la Ville de Caen – décembre 1992
Mécanique du document :
Une étude d’impact consiste à mettre en relation l’importance des travaux liés à un projet avec leurs conséquences prévisibles sur l’environnement. L’étude présente : – une analyse de l’état initial du site et de son environnement – une présentation du site d’aménagement – une analyse des effets du projet sur l’environnement (paysage urbain et végétal, circulation, le milieu dont l’équilibre hydro-géologique) et les impacts du chantier – les mesures envisagées pour supprimer, réduire ou compenser les conséquences dommageables du projet
Les extraits pertinents de cette étude :
- contraintes hydrogéologiques liées à la nappe phréatique (pages 31 à 37 du document intégral)
- impact sur le sous-sol (pages 71 à 75 du document intégral)
- impacts liés aux chantiers – risques hydrogéologiques (pages 78 – 79 du document intégral)mesures pour compenser les perturbations de l’écoulement des nappes phréatiques (page 90 du document intégral)En ce qui concerne le risque hydrogéologique, cette étude d’impact a un rapport direct avec le projet République car le territoire concerné est le même, en raison de la proximité directe des deux sites, et la nappe phréatique est la même.
Elle précise l’importance de cette nappe (débit de 1000 à 4000 m³/heure)(page 35), à ne pas confondre avec les cours d’eau enterrés.
Elle détaille les impacts hydrauliques de toute intervention (notamment des pompages) sur les bâtiments voisin, dont l’église de la Gloriette. Ces impacts sont essentiellement des tassements liés à deux effets : mécanique (décompression latérale) et hydraulique (venue d’eau dans la fouille)
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4
Eglise de la Gloriette – relevés de verticalité (2021)
Sources :
Eglise de la Gloriette Caen – Relevés de verticalité
Références :
Cabinet Patrick Lallouet – Géomètre expert
Mécanique du document :
analyse des écarts de verticalité et d’horizontalité pouvant être relevés sur la façade EST de l’édifice.
Cette étude met en évidence des écarts de verticalité sur la première partie de d’édifice (partie basse) de l’ordre de 16 cm vers le Sud-Est et de 8 cm dans la partie Haute.
Concernant les écarts d’horizontalité, ils ressortent à 3 cm dans la partie de sous-bassement, à 43 cm au niveau de l’acrotère située au milieu de la façade, à 25cm sous les deux pilastres et à 15cm au sommet de l’édifice.Il est remarquable que les supports des portails situés à droite et à gauche de l’église sont parfaitement verticaux. De cette comparaison, il ressort que l’inclinaison de l’édifice est très probablement due à son poids et à la nature fragile du sous-sol.
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